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Quarante bateaux prendront le départ du Vendée Globe, dimanche 10 novembre, pour un tour du monde en solitaire, sans assistance et sans escale. Yannick Bestaven, 51 ans, tenant du titre, sera de l’aventure sur sa nouvelle machine, Maître-Coq V. Lors de la précédente édition, la traversée victorieuse aurait pu tourner court. Après trois semaines de navigation, le dessalinisateur de son Imoca était tombé en panne. Or, il est possible de faire le tour du monde en quatre-vingts jours, mais pas sans eau potable.
Ingénieur en génie civil de formation, diplômé de l’Ecole nationale des travaux publics de l’Etat, le marin répare la pompe électrique du bateau. « Une chose que je n’avais jamais faite auparavant. » Les bateaux, pour être toujours plus rapides, sont de plus en plus technologiques, avec toujours plus d’informatique embarquée, de l’intelligence artificielle, des lignes de fibre optique pour mesurer la déformation des foils (ailes d’eau). « Il faut savoir gérer l’ensemble », souligne Yannick Bestaven.
De plus en plus de skippeurs passent par les bancs des écoles d’ingénieurs avant de se lancer dans la course au large. Armel Le Cléac’h, vainqueur du Vendée Globe 2016-2017, est, à 47 ans, un futur jeune diplômé de l’Institut national des sciences appliquées (INSA) de Rennes. En effet, il va boucler dans les prochaines semaines, grâce au système de validation des acquis de l’expérience, son diplôme d’ingénieur commencé en… 1998. Cette année-là, il était entré dans la filière excellence sportive de l’école et avait bénéficié d’un emploi du temps aménagé pour poursuivre parallèlement une carrière de skippeur qui s’amorçait.
En 2000, il a rejoint le circuit professionnel et quitté l’établissement sans terminer son cursus. Deux années plus tard, le réseau des INSA a intégré dans ses rangs un autre voileux, François Gabart, qui, lui, décrochera son titre d’ingénieur en génie mécanique et développement en 2007 sur le campus de Lyon. Cinq ans plus tard, le jeune navigateur a remporté, à 29 ans, l’édition 2012-2013 du Vendée Globe : il avait devancé Armel Le Cléac’h de trois heures lors d’une course qui dura plus de soixante-dix-huit jours. L’INSA réalise un doublé.
Avant d’affronter les quarantièmes rugissants, à l’heure d’effectuer ses choix d’orientation, Armel Le Cléac’h ne se projetait pas à la barre d’une formule 1 des mers. « Je me voyais dans un bureau d’architectes, à travailler sur la conception des bateaux. Faire cette école d’ingés, c’était l’assurance d’exercer un métier en lien avec ma passion, la voile. »
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